Nyumbadju, ce patrimoine à promouvoir
A environ deux kilomètres de Djumwashongo, dans la région de Hambu, cette forêt culmine à 1.000 mètres d’altitude.
Dans le cadre de ses activités de promotion de la biodiversité, le projet Réseau national des aires protégées des Comores (RNAP) a organisé une randonnée pédestre à Nyumbadju, en collaboration avec le club sportif « Garde la forme ».
Le site de Nyumbadju est un petit chef-d’œuvre de la nature. A environ deux kilomètres de Djumwashongo, dans la région de Hambu, cette forêt culmine à 1.000 mètres d’altitude. Paradis de la faune, de la flore et des randonneurs, ce lieu unique est hors du temps.
L’idée de conduire cette randonnée dans une aire protégée permet, d’emblée, de fixer le décor. Observation de la nature et agritourisme s’offrent alors dans toute leur splendeur, sur une dizaine de kilomètres marqués par une végétation dense. Le sentier est étroit, escarpé, mais le jeu vaut la chandelle. Le paysage sauvage et préservé, vaut le détour, le ton est donné, « garde la forme » ! Le message est clair.
Les aires protégées sont désormais considérées comme des territoires où l’on attend de la biodiversité qu’elle génère des retombées économiques pour les habitants. Aicha, la trentaine n’en revient pas.
« Cette visite a changé ma conception d’une aire protégée. Aujourd’hui, je la considère non comme une zone fermée, mais comme un territoire à aménager et à développer ».
L’autre curiosité du site reste la scierie installée pendant la période coloniale. Mise à l’arrêt en 1987, elle a été couverte par la végétation qui a depuis repris tous ses droits. C’est un peu un hasard que les ruines tiennent encore aujourd’hui.
Plus de vingt moulins, dont les emplacements sont encore visibles, sont connus pour le sciage du bois. Les ruines métalliques et de pierre de ces industries et des anciennes habitations sont encore visibles et impressionnantes, quoique bien dissimulées sous une végétation dense. Là encore, la vue est imprenable.
« L’urgence aujourd’hui est de couvrir ces ferrailles qui se dégradent chaque jour sous l’effet de la pluie et du soleil », avance le guide, Rahamata Ahamada, Conservatrice des aires protégées sur l’île de Ngazidja.
La prison vaut aussi un détour ! A l’intérieur, les murs sont intacts, le petit cimetière où repose Léon Humblot, la place de rassemblement des ouvriers avant le début de la journée de travail. C’était aussi un lieu de jugement et d’exécution. Témoins de ce riche passé, la mairie, l’hôpital permettent aux visiteurs de découvrir une partie de l’histoire comorienne.
Pour Hassani Malik, expert en communication des Parcs nationaux des Comores, « des actions en faveur des communautés villageoises locales seront promptement définies, notamment l’amélioration de la qualité de l’accueil sur le site, les activités de restauration et de promotion. Nous conservons les aires protégées pour le bénéfice des communautés locales ».
Les Parcs nationaux des Comores sont soutenus par le Gouvernement, à travers la Direction générale de l’environnement et des forêts, avec l’appui du PNUD et du GEF par le biais du projet Réseau national des aires protégées des Comores. La vision stratégique est de mettre en place ce système qui gère rationnellement 27% de la superficie du territoire national avec une approche communautaire pour un développement écologique et économique durable. Le rôle des communautés villageoises locales est donc déterminant à la viabilité du RNAP.