Discours du Dr. Mariame Sylla, Représentante de l'UNICEF, représentant le Coordonnateur Résident à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de l’enfance et de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes

(Liste protocolaire)

Permettez-moi tout d’abord de vous présenter les mots d’excuse du Coordonnateur Résident, Monsieur François Batalingaya, qui aurait souhaité assister à cette célébration importante pour le Système des Nations Unies, mais qui a été retenu à Ngazidja par une urgence. Il m’a donc chargée de vous transmettre son message.

La violence à l’égard des enfants, des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde. Elle ne connaît pas de frontières, qu’elles soient économiques, sociales ou géographiques.

Lorsque s’y ajoutent les discriminations, l’injustice et les inégalités, les répercussions dépassent l’aspect humain et impactent l’économie et la prospérité du pays.

Mesdames et Messieurs

La célébration conjointe d’aujourd’hui marque la commémoration de la Journée Mondiale de l’Enfance, et de celle pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.

Cette célébration conjointe se tient à un moment où les yeux du monde entier sont rivés sur la coupe du monde de football ; mais ici aux Comores, nous avons aussi un match à jouer, et surtout à gagner.

À l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois sera victime de violences physiques ou sexuelles au cours de son existence. Quant au nouveau rapport mondial de l’UNICEF sur les effets de la discrimination sur les enfants, publié le 18 novembre 2022 ; il met en lumière l’ampleur des répercussions engendrées par le racisme et la discrimination sur l’éducation et la santé des enfants, ainsi que sur l’enregistrement des naissances et l’accès à un système de justice équitable.

Le match que nous devons gagner est celui qui garantira à chaque enfant le droit à la santé, à la nutrition, à l’accès à l’eau potable, à l’assainissement, à l’éducation et à la protection. C’est bien là, la base du bien-être de chaque être humain, et de toute société prospère.

Ce match, est celui qui permettra à toutes les victimes de violences de bénéficier d’un système juridique effectif et efficace qui reconnait et condamne sans réserve toutes les formes de violence basées sur le genre. Il est de la responsabilité des États de fournir une justice équitable qui met fin à l’impunité, et aux traitements discriminatoires que subissent les femmes.

Mais ce match, nous ne pouvons le gagner sans l’implication des hommes dans les efforts de parité, d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.

C’est pourquoi les programmes des Nations Unies encouragent les hommes à abandonner les stéréotypes néfastes, à entretenir des relations saines et respectueuses, et à défendre les droits fondamentaux de tout citoyen, partout dans le monde. Madame la Ministre, je saisis cette occasion pour appeller le gouvernement Comorien à devenir partenaires de la campagne UNiTE, dirigée par le Secrétaire général de l'ONU, et qui vise à mettre fin à la violence à l'égard des femmes. Un effort mondial dont le thème retenu pour cette année est « UNISSEZ-VOUS ! Activisme pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles ».

Mesdames et Messieurs,

C’est dans cet esprit de compétition mondiale de football que cette célébration conjointe a été centrée sur l’organisation de tournois de football à Ngazidja, Ndzouani et Mwali au profit des femmes et des clubs des adolescents mis en place avec l’appui de l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA).

Nous devons encourager et soutenir les adolescents qui représentent 22 % de la population comorienne. Nous devons   miser sur leurs potentiels, leur développement personnel, contribuer au renforcement de leur résilience, et soutenir leurs capacités à se protéger.

En effet, le sport développe le mental, l’esprit d’équipe et de solidarité. Il inculque les valeurs de fair-play, de respect et de discipline. C’est également une voix de sensibilisation dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes et jeunes filles. Le sport joue un rôle important pour le développement de la paix par la tolérance.

C’est avec un grand plaisir que les Nations Unies a soutenu les tournois de football des adolescents (garçons et filles) et le tournoi féminin à travers la ligue organisatrice de football féminin de Mwali et le Commissariat national de la solidarité, de la protection sociale et de la promotion du genre.

Les adolescents qui ont participé à ces tournois, ainsi que les joueuses présentes avec nous méritent tous nos encouragements.

Je tiens ainsi à remercier sincèrement tous les partenaires qui ont œuvré pour la réussite de cet évènement, et je tiens à encourager les différents jeunes qui participent à ces compétitions.

Madame la Ministre,

Honorable assistance,

Aujourd’hui nous célébrons les avancées importantes du pays dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes, mais aussi dans la scolarisation, l’accès à la santé, à l’eau, a l’assainissement et la protection des enfants.

Mais ce match n’est pas gagné d’avance. Il subsiste encore beaucoup d’inégalités et de discrimination. Nos enfants ont besoin d’un environnement sain où ils peuvent grandir en bonne santé, avoir accès à une éducation de qualité, être protégés de toutes les formes de violences.

Ce match ne peut être gagné seul, et je tiens à vous remercier, Madame La Ministre, mais aussi tous les partenaires ici présents, pour votre confiance renouvelée envers le système des Nations Unies, surtout envers l’UNFPA et l’UNICEF.

En cette célébration conjointe, comme tous les autres jours, joignons nos efforts pour que chaque femme, fille et enfant soit inclus et protégé et bénéficie des mêmes chances d’atteindre son plein potentiel. Il est en notre pouvoir, et de notre devoir à tous, de promouvoir les droits de l’enfant et de lutter contre les violences et les discriminations dans le pays, au sein des communautés, à l’école, à la maison et dans nos propres cœurs. Le match continue, et j’espère que chaque personne ici présente sera de la partie.

Marahaba Mendji

(Seul le prononcé fait foi)